Magalie Bourdeau
Associée, Demers Beaulne, vice-présidente du conseil d’administration de Leucan et mère d’un enfant atteint de cancer
« Je le fais avant tout parce que je sais que les enfants malades vivent de grands bouleversements et qu’ils ne choisissent pas de perdre leurs cheveux. »
Magalie Bourdeau, CPA, CA, est associée chez Demers Beaulne, un cabinet de services conseils et comptables. Passionnée des chiffres depuis toujours, elle aime mettre à profit ses connaissances et ses compétences pour accompagner ses clients entrepreneurs. Vice-présidente du conseil d’administration de Leucan, elle collabore au comité de gouvernance et au comité d’audit. Impliquée dans le Réseau des femmes d’affaires du Québec, elle a à cœur l’avancement des femmes et l’entraide au féminin. Elle est la fière maman de trois enfants, dont un garçon aujourd’hui guéri de la leucémie aiguë lymphoblastique.
Magalie Bourdeau a un lien particulier avec Leucan. Il y a neuf ans, son fils Loïk a été hospitalisé d’urgence, tard le samedi soir, après des douleurs aux oreilles, aux jambes et des éruptions cutanées. Deux jours plus tard, le diagnostic de cancer est tombé : leucémie aiguë lymphoblastique. Le garçon avait deux ans et demi. « On a pleuré toute la soirée. Le lendemain, on se relevait les manches et on attaquait. » Outre quelques petites embûches, les traitements se sont bien déroulés et Loïk a pu rapidement réintégrer la garderie et commencé à jouer au hockey. Comme les garçons de son âge.
Une façon de redonner à Leucan
Dès le premier jour, Leucan a été du parcours. S’impliquer auprès de l’organisation allait de soi pour cette mère dévouée. « C’est pour moi une façon de redonner au suivant. Je suis tellement reconnaissante d’avoir croisé Leucan dans cette période, assurément la plus difficile de notre vie. Dès le début des traitements, ils ont été présents pour nous. On a eu un accompagnement constant. »
Se raser la tête n’a toutefois jamais été dans les plans. Cette comptable sérieuse et plutôt discrète a été totalement décontenancée quand on l’a sollicitée pour faire partie des Audacieuses. « Je sais qu’il y a eu un bel engouement autour de la première cohorte en 2021. Mais j’ai toujours dit que jamais, je ne ferais raser mes cheveux, même pour la cause. C’était hors de question ! »
Polie, elle n’a pas osé refuser d’emblée. « J’ai énormément hésité. Ça a pris un mois avant que je me décide. Parce que c’est venu à moi, parce je vois cette offre comme une belle reconnaissance de mon parcours, j’ai finalement accepté. Je le fais avant tout parce que je sais que les enfants malades vivent de grands bouleversements et qu’ils ne choisissent pas de perdre leurs cheveux. » Encore à ce jour, son fils refuse de voir les photos où il apparaît le crâne chauve.
Un message fort en groupe
Pragmatique, Magalie Bourdeau a pesé le pour et le contre, a couché sur papier les arguments qui l’aideraient à prendre sa décision. « Je joue toujours dans mes cheveux, pour moi c’est une sorte de sécurité. De plus mes enfants ne sont pas très chauds à l’idée de ma tête rasée et que va dire les personnes que je vais rencontrer. Par contre, mon chum, les gens au travail m’appuie dans ce projet. Et, bien des cheveux, ça repousse ! »
Dans la colonne des incitatifs, elle a noté ce message qu’elle souhaite faire passer : les cheveux ne font pas la personnalité, ne sont pas la féminité. « Je suis contente de faire partie d’un groupe de femmes inspirantes. Je n’aurais pas eu le courage de poser ce geste seule. Je sais que l’impact est plus gros, que ces femmes rayonnent dans leur milieu et ont une belle portée. Le message sera encore plus fort. »
Par son implication au sein de Leucan, Magalie Bourdeau en connaît bien les besoins financiers. « C’est très important de lever des fonds. » Elle voit aussi ce rasage collectif comme un défi personnel, une occasion de sortir de sa zone de confort. « Ça va me rendre fière de réussir ce défi, de jouer avec mon image. C’est gros pour moi. J’ai toujours été une personne peu sûre d’elle. Je réalise aujourd’hui que je peux être une Audacieuse. J’ai grimpé les échelons, de stagiaire à associée, j’en suis fière. »