Nathalie Simard

Chanteuse, comédienne, animatrice, chroniqueuse, conférencière et entrepreneure

« Je fais partie du paysage québécois depuis que j’ai trois ans et j’en ai 54 ans aujourd’hui. Les gens sont habitués de me voir avec des cheveux sur le coco. Les Audacieuses représente aussi pour moi une opportunité de montrer autre chose. La beauté n’est pas que physique, il faut voir l’âme d’une personne pour vraiment l’apprécier. »

Il y a plus de 50 ans déjà débutait la carrière d’une des artistes les plus médiatisées et reconnues de sa génération, celle de nulle autre que Nathalie Simard. Jeune artiste de l’année, interprète de l’année, l’artiste s’étant le plus illustrée hors Québec, chanson de l’année, album de l’année... Les prix les plus prestigieux, elle les a remportés ! Mais le vedettariat a aussi ses côtés plus sombres. Nathalie est chanteuse, comédienne, animatrice, chroniqueuse, auteure, conférencière et entrepreneure, mais elle est surtout la définition même du courage. Femme loyale et authentique, elle a un cœur immense et une résilience hors du commun. Pour montrer à toutes et à tous son audace, elle a dit OUI aux Audacieuses de Leucan.

Pouvoir cocher une case sur sa liste de rêves tout en posant un grand geste de soutien à une cause, c’est ce que représente Les Audacieuses pour Nathalie. « J’ai toujours rêvé de me raser complètement les cheveux ! Aujourd’hui, j’ai envie de le faire et en plus, c’est pour une cause tellement importante. La vie, c’est précieux, on peut disparaitre du jour au lendemain. Il faut faire maintenant les choses dont nous avons envie. Et ce défi arrive dans une période d’éveil dans ma vie. »

Sa participation aux Audacieuses aura définitivement un impact sur la population. Ce qui est le plus important pour elle c’est d’amasser de l’argent pour soutenir la mission de Leucan et les enfants atteints de cancer. « Je vais me raser les cheveux en solidarité avec ces enfants et par respect pour leur courage, leur détermination, leur grandeur d’âme, leur résilience face à la maladie. Ce que je vais faire, ce n’est pas si difficile que ça, la vie continue pour moi. Ces enfants, eux, se battent sans relâche. C’est une façon pour moi de leur tenir la main à travers l’incertitude. Et si mon geste peut inspirer les gens à donner, c’est d’autant plus important. »

Ce défi qu’elle relèvera, elle le fait aussi pour inspirer sa fille, l’encourager à ne jamais lâcher. « Ma fille m’a permis d’évoluer, de me responsabiliser. Elle m’a tellement faite grandir. Elle m’a élevée dans tous les sens du terme. Je veux qu’elle sache que tout est possible. »

Prisonnière de son image des 50 dernières années

L’image publique de Nathalie s’est construite au fil des années sans en avoir totalement le contrôle. Aujourd’hui, elle montre ce qu’elle a de plus beau : son âme. « Je fais partie du paysage québécois depuis que j’ai trois ans et j’en ai 54 ans aujourd’hui. Les gens sont habitués de me voir avec des cheveux sur le coco. Les Audacieuses représente aussi pour moi une opportunité de montrer autre chose. La beauté n’est pas que physique, il faut voir l’âme d’une personne pour vraiment l’apprécier. »

Authentique jusqu’au bout des doigts, elle a transmis des messages importants par le passé. Et elle veut le refaire. « J’ai été prisonnière d'une image pendant trop longtemps. Et lorsque j'ai dénoncé mon agresseur en 2004, cette image-là a cassé. J’ai démontré que le monde du showbusiness, ce n’est pas toujours un monde de rêve comme on peut l’imaginer. Poser le geste de se raser les cheveux, ça me plait. C’est un excellent moyen de démontrer que la femme est aussi belle avec ou sans cheveux. Ne pas avoir à dénoncer un crime pour lancer un cri du cœur. »

Enseigner humblement en partageant son parcours, dénoncer les diktats de la beauté dans notre société, c’est un don. Les Audacieuses pour elle, c’est d’abord un message d’espoir et de solidarité, mais aussi d'acceptation de soi. « On peut pousser l'audace plus loin. J’ai envie que l’on parle aussi de l’image corporelle. On ne fera pas de cachettes, je suis une femme marquée. Quand tu te fais dire, « Tu es trop grosse, tu ne peux pas être à la télé », alors que tu ne pèses que 125 livres, ça te brise à jamais. Je veux dire à tout le monde qu’être mince ou avoir les cheveux longs, ce ne sont pas les standards de beauté. Je veux montrer que la beauté se trouve partout. »

Dénoncer et devenir un modèle de changement

Après toutes les épreuves mises sur son chemin, Nathalie sait qui elle est et ce qui compte vraiment pour elle. « La loyauté, l'authenticité et la vérité, ce sont mes valeurs. Je n’aime pas le mensonge, les hypocrites. Je déteste tout ce qui est faux. J'ai tellement vécu dans le mensonge longtemps pour servir et protéger les autres. Pour moi, ça a été le plus beau cadeau de ma vie de libérer ma parole et de dénoncer l'odieux. C'était pour m’aider d’abord, mais j’ai rapidement vu l’impact sur la société. »

En dénonçant, elle n’était pas pleinement consciente de l’impact social qu’elle aurait. « Je pense que ma détermination, mon acharnement au bonheur, à vouloir m'en sortir, c'est ce qui a inspiré les gens. On me dit souvent : « Tu m'as sauvé la vie. » Ils étaient au fond du baril et par mes actions, je les ai influencés à parler. C’est un immense accomplissement. »

Avec autant d’apprentissages, Nathalie a le cœur assez grand pour aider les autres. « Maintenant, je donne des conférences pour inviter tous ceux et celles qui vivent avec un lourd secret à dénoncer. À reprendre enfin leur pouvoir. Participer aux Audacieuses va me permettre de poursuivre ma mission, celle d’encourager les femmes et les hommes à (re)prendre le contrôle de leur vie. »

Ne plus craindre de rêver, c’est ce qu’elle a appris à faire. « J’ai souvent dit que je n’avais pas de rêves parce que j’étais tellement brisée que je n’osais plus rêver. J’avais peur et je n’avais aucune confiance en moi. J’avais perdu le contrôle sur ma vie. J’ai appris à rêver et aujourd’hui, je dis à qui veut bien l’entendre : ose rêver, fixe tes propres objectifs, défonce les barrières que tu t’imposes toi-même. Goûte à ton pouvoir. »

Fière et courageuse

Le courage c’est de se tenir debout devant l’adversité, d’affronter le danger, de s’opposer à la lâcheté. D'être brave. Nathalie est la représentation même de cette définition. « J’ai été courageuse à plusieurs reprises dans ma vie sans vraiment le savoir. J’ai continué d’avancer même quand c’était difficile. J'ai posé des gestes courageux malgré la peur. Et je suis aussi audacieuse parce qu’à plusieurs moments, j’ai fait des choses pour me sortir de ma zone de confort. Un heureux mélange entre le courage et l’audace. »

Dénoncer les agressions subies demande un courage et une force difficiles à décrire. Mais lever l'ordonnance de non-publication dans un procès contre son agresseur, et dire haut et fort : « Voici mon histoire », c'est une toute autre forme de courage. « Oui, j’ai pris tout mon courage pour dénoncer, mais au final, je devais le faire, je devais le dire. C’était rendu une question de vie ou de mort. J’ai eu la force mentale, et morale malgré tous les risques que ça représentait. »

Nathalie a une force, une résilience qui ne sont pas données à tout le monde. « C’est dans mon ADN. Je suis extrêmement fière de n’avoir jamais abandonné. D'avoir écouté ma petite voix intérieure. Je suis restée fidèle à moi-même, j’ai conservé mon authenticité. Je m’assume complètement. »