Lucie Morin

Ph.D., Professeure titulaire, directrice MBA conseil en management ESG UQAM

« J’assume ce que je dis et ce que je fais, et je n’ai aucun regret. S’assumer pour moi, ça veut aussi dire accepter mes forces et mes faiblesses, ma personnalité et mon unicité. Les Audacieuses pour moi, c'est la définition même de s'assumer. J’assume tous les risques. Je dis souvent Life is now. C’est important aussi de s'amuser. »

Lucie est une femme empathique, créative et passionnée. Directrice du MBA conseil en management et professeure titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, elle enseigne, entre autres, le développement de l’intelligence émotionnelle. En 2011, on lui a décerné le Emerald Literati Network Awards for Excellence pour son article publié dans le Leadership and Organization Development Journal. En plus de sa remarquable carrière, Lucie est également la mère de deux jeunes femmes et très fière de l’être! Elle a dit OUI aux Audacieuses pour montrer l’exemple et soutenir une cause chère à son cœur.

Une proposition qu’elle ne pouvait refuser

Sa fille Laurence travaille chez Leucan et lui a proposé de faire partie de la cohorte 2024 des Audacieuses en lui disant : « Maman, il y a un projet spécial au travail et je pense que tu serais excellente pour relever le défi. Je considère que tu es une femme très audacieuse, je t’admire énormément. Et j’ai donné ton nom. »

En réfléchissant à la proposition, Lucie a eu une pensée pour Gabrielle, la fille d’amis très proches d’elle et de son mari. Lorsque Lucie attendait son premier enfant, son amie était aussi enceinte. « Ensemble, nous avons vécu toutes les étapes importantes : grossesse, accouchement, première année, etc. Nous avons ensuite eu notre deuxième enfant en même temps. La vie était belle. Et tout d’un coup, on apprend que Gabrielle a le cancer. Traitements, soutien de Leucan, rémission… puis récidive. Aujourd’hui, ça fait 25 ans qu’elle est décédée. Et j’y pense encore souvent. Je devais dire oui au projet. »

L’empathie, l’ouverture, l’intelligence émotionnelle, Lucie en a fait son métier, son expertise. Accepter de faire partie des Audacieuses était une décision alignée avec son univers professionnel et sa vie personnelle. « Dans mon travail, j'enseigne aux étudiants à développer leur intelligence émotionnelle, à avoir de l'empathie. Et pour être empathique, il faut se mettre volontairement dans les souliers des autres. En rasant mes cheveux, je vais me mettre dans les souliers de Gabrielle et ceux d’enfants atteints de cancer. J’ai beaucoup d’empathie pour leurs familles et je vois tout ce que Leucan fait pour les soutenir. Et c’est méconnu. Je vais montrer l’exemple en espérant inspirer les gens à donner à cette cause si importante. »

Du vrai et de la bienveillance dans tous ses enseignements

Comme professeure en ressources humaines, l’humain et ses comportements sont au cœur de son quotidien. Pour Lucie, la bienveillance est d’une importance capitale. « Ce que j’enseigne, c’est de favoriser le côté humain en organisation. J’estime qu’être attentif aux autres, ne pas porter de jugement, ça change tout. »

Qu’est-ce qui influence cette femme accomplie ? Le vrai. Les décisions éclairées bien analysées. « Comme professeure d’université, quand je fais de la recherche, j’aime avoir les vraies informations. Lorsqu’on prend le temps de faire un pas de recul, de se poser des questions, on arrive à départager le vrai du faux : prenez du recul, réfléchissez et pensez à l’impact de vos actions. Je l’applique dans ma vie pour prendre mes décisions. Pour accepter de participer aux Audacieuses, je suis passée par ce processus de réflexion, mais je savais que l’impact ne serait que positif. »

Les parents sont les premiers enseignants de leurs enfants. Lucie est une excellente enseignante dans toutes les sphères de sa vie. « Ma plus jeune fille Catherine va se marier au mois de septembre et j’ai tout de suite pensé à ses photos de mariage. Je voulais bien sûr son avis, et elle m’a répondu simplement qu’elle était fière de moi. J’ai toujours dit à mes filles que la beauté, ça passait par la tête et le cœur. Mon conjoint et moi avons toujours voulu qu’elles embarquent dans des projets qui les animent. Lorsque ma fille m’a répondu qu’elle était fière, j’ai vu qu’elle avait intégré nos enseignements ! »

« Life is now »

Ce projet des Audacieuses l’anime, certes. Il l’étourdit, évidemment. Mais c’est un projet qu’elle accepte à un moment culminant de sa vie. « D’avoir dit oui, c’est un drôle de sentiment, je me sens calme et sereine et tellement forte à la fois. C’est vraiment une belle tempête. J’ai eu 60 ans cet été et je suis rendue là. Je suis certaine que je vais avoir des moments de nervosité, mais je suis là pour soutenir Leucan. »

Lucie s’assume complètement et n’a aucun regret. Elle est une passionnée qui savoure la vie. « J’assume ce que je dis et ce que je fais, et je n’ai aucun regret. S’assumer pour moi, ça veut aussi dire accepter mes forces et mes faiblesses, ma personnalité et mon unicité. Les Audacieuses pour moi, c'est la définition même de s'assumer. J’assume tous les risques. Je dis souvent Life is now. C’est important aussi de s'amuser. »

Oui, raser sa chevelure est un grand geste, mais Lucie voit plus loin que l’absence de cheveux. « Ce qui compte c’est qui je suis comme personne. Au final, lorsqu’on pense à nos réalisations, la première chose qui nous vient en tête est le chemin parcouru et le sentiment de fierté qui nous habite. Pas notre coupe de cheveux. Quand je repense à Gabrielle, c’est sa résilience qui me vient d’abord en tête, et le sourire qu’elle a toujours gardé. »

Une vie et une carrière complètement réussies

Apprendre pour pouvoir aujourd’hui l’enseigner. « J’ai su à 18 ans que je voulais être professeure à l’université. À chaque étape, j’ajoutais une brique qui me permettait d’aller plus loin, plus haut. Même si les briques n’allaient pas toujours ensemble, je pouvais les garder pour plus tard. Et à 37 ans, je suis devenue professeure. Je continue d’accumuler des briques encore aujourd’hui. Dans tout ce processus, j’ai toujours suivi mon cœur et ma passion, et j’ai travaillé très fort. Au final, le voyage est bien plus important que la fin. J’ai tellement appris. »

Auteure du livre « Fidéliser ses employés », Lucie est une leader douce, mais ferme. « Je considère tout le monde sur le même pied d’égalité. Que ce soit mes étudiants, les membres de mon équipe, je veux que tous se sentent égaux et considérés. Par contre, avec un poste de direction vient la prise de décisions. Tout le monde a de bonnes idées, tout le monde a son opinion. Être une bonne leader, c’est de les écouter avec respect et de savoir trancher lorsque nécessaire. Pour moi, ça prend du courage être leader. »

Maintenir ses ambitions professionnelles en étant une mère présente et attentionnée, Lucie a su accomplir cette tâche. « Je suis vraiment fière de mes deux filles parce qu’elles sont tout simplement de belles personnes. Mais je ne peux pas passer sous silence ma carrière pour laquelle je me suis battue très fort. J’ai fait mon doctorat à l’Université de Toronto, une des meilleures universités canadiennes sans avoir étudié en anglais auparavant. J’ai publié à l’international et j’ai obtenu une des plus importantes subventions de recherche au Canada dans mon domaine. J’ai fait beaucoup de choses, tout en étant une maman présente à la maison. Avoir une carrière aussi riche et être une bonne mère, là pour ma famille, sont sans aucun doute mes plus grandes réussites. »