Audrey Morin

Pharmacienne-propriétaire affiliée à Proxim

« Aider les autres, rendre service, ça finit toujours par te remplir le cœur d’amour, c’est gratifiant, intéressant. Je vis toujours comme ça : si je peux aider, je le fais. On ne regrette jamais d’en avoir trop fait. »

Un an à peine après avoir obtenu son diplôme en pharmacie à l’Université Laval, Audrey Morin sautait à pieds joints dans l’entreprenariat. En 2015, la jeune femme de 25 ans est devenue copropriétaire de la pharmacie Proxim de Saint-Martin, en Beauce. Au quotidien, elle se fait un devoir de donner le meilleur d’elle-même à ses clients. Dynamique et motivée, elle s’implique dans sa communauté, notamment via la Chambre de commerce de Saint-Martin. Fière maman d’une fillette de 18 mois, elle se ressource auprès de sa famille et, quand elle le peut, au cœur de la forêt.

Quand on lui a présenté l’opportunité de faire partie des Audacieuses, Audrey Morin a hésité une petite fraction de seconde. Il faut dire qu’elle n’était pas tout ouïe. « J’avais dû aller chercher ma fille à la garderie parce qu’elle était malade. Elle pleurait pendant la rencontre virtuelle. Je n’étais pas complètement attentive. » Quand elle a compris ce qu’on lui demandait, elle a écouté sa petite voix intérieure. « Cette voix me disait que je ne pouvais absolument pas dire non ! »

La pharmacienne a tout de suite eu une pensée pour une de ses petites clientes, aujourd’hui décédée. « Sa mère nous appelait pour venir chercher les médicaments de soins palliatifs. Elle souhaitait que la fin de vie de son bébé se déroule à la maison entourée des siens. Ça m’a beaucoup touchée. »

À la tête d’une pharmacie de village, Audrey Morin a un rapport unique avec ses clients. « Ils ont mon numéro de cellulaire et ils savent qu’ils peuvent me contacter en cas d’urgence, même quand la pharmacie est fermée. » Elle aime ce contact de proximité, cette chaleur humaine qui vient teinter ses relations avec la clientèle.

Parier un bout de couette !

Avec ses lunettes originales, ses cheveux blonds bouclés et son sourire pétillant, Audrey Morin ne passe pas inaperçue. Elle sait qu’elle créera une petite onde de choc à la pharmacie quand elle s’y présentera la tête rasée. « Les clients vont m’en parler, je suis prête à ça. Ce sera l’occasion idéale de mettre la table pour la discussion, de faire connaître la cause de Leucan. »

Les personnes qui connaissent la jeune femme savent à quel point elle accorde de l’importance à sa chevelure. « En discutant avec des clients, je parie parfois des bouts de couette à la blague, justement parce je tiens à mes cheveux ! Quand je suis certaine de mon affaire, je parie ma couette entière. Quand je le suis moins, je parie 2 pouces de couette. » Se raser la tête au complet ? Jamais elle n’aurait parié aussi gros !

Avant le grand rasage, Audrey Morin a pris soin de fixer un rendez-vous chez son coiffeur. « Ma mère veut faire sa photo de famille. Je vais faire teindre ma repousse, lisser et coiffer mes cheveux. On fera la photo et, après, je me lancerai dans le défi à fond. En cas de doute, gaz au boute ! »

La beauté au-delà des cheveux

« Je pense que la beauté, c’est ce qu’une personne dégage, comment elle se sent. Une personne heureuse, qui se sent bien, va être belle. Les gens vont avoir envie de jaser avec elle, de passer du temps avec elle et ils vont la trouver belle. Peu importe si j’ai des cheveux ou pas, des lunettes ou pas, si je suis bien avec ma décision, je crois que les gens vont passer par-dessus. Rapidement, ils ne s’en rendront plus compte. »

« Ma tante a souffert du cancer et a perdu ses cheveux. Ça a été extrêmement difficile pour elle. Par mon rasage, je souhaite soutenir les personnes atteintes de cancer dans le changement de leur apparence physique.  Je ne suis pas malade, mais je veux montrer que l’on peut sortir, travailler et être rayonnante sans cheveux. » Pour cela, elle croit qu’un geste fort, posé par un groupe de femmes, trouvera écho chez les personnes touchées par le cancer.

D’ailleurs, elle dit avoir hâte de rencontrer les autres participantes au projet. « Ça me permettra de côtoyer des femmes que je n’aurais pas rencontrées autrement, de discuter, de partager. Je trouve ça motivant de savoir que je ne serai pas seule, qu’on se soutiendra entre femmes. »

Le bonheur de voir grandir sa fille

Pendant plusieurs années, Audrey Morin a rêvé d’être mère en vain. Elle a entamé des traitements de fertilité qui se sont échelonnés sur cinq ans. Après avoir perdu un premier bébé, accouché à 20 semaines, et fait une fausse couche, elle connaît aujourd’hui ce bonheur tant attendu de voir grandir sa fille. C’est aussi pour cette raison qu’elle a accepté de compter parmi les Audacieuses cette année.

« Quand je suis devenue mère, ça m’a transformée. J’ai compris à quel point cet amour était viscéral. Voir mon enfant malade ou le perdre après l’avoir tant souhaité serait la pire chose que je pourrais vivre. » Elle pense avec émotion aux parents d’enfants avec le cancer. « Leucan met un petit baume en aidant les familles qui ont malheureusement ce défi à vivre. Je suis heureuse de contribuer à ma façon. »

Le désir d’aider est, pour la pharmacienne, un puissant leitmotiv. « Il reste toujours du parfum dans la main de celui qui le donne, aime-t-elle dire. Aider les autres, rendre service, ça finit toujours par te remplir le cœur d’amour, c’est gratifiant, intéressant. Je vis toujours comme ça : si je peux aider, je le fais. On ne regrette jamais d’en avoir trop fait. »