Sophie Mongeon

Avocate, Desroches Mongeon Avocats et porte-parole, Réseau 1-855-MAITRES.com

« Je veux qu’on atteigne le plus grand nombre. Je veux aussi sensibiliser les gens à la cause et aider. De toute façon, c’est ce que je fais dans la vie. Ça ne me dénature pas, ce n’est qu’une bataille de plus ! »

partenaire radio officiel de la campagne de Sophie Mongeon

Visitez le compte de Sophie Mongeon 

Redoutable plaideuse, entrepreneure, militante et maman comblée, Me Sophie Mongeon travaille depuis 25 ans à la défense des accidentés de la route et du travail et mène des combats politiques avec aplomb. En 2021, elle a été nommée parmi les meilleurs avocats en représentation des accidentés du travail au Canada par Best Lawyers. Par ses nombreuses présences médiatiques et ses capsules sur TikTok, l’avocate visionnaire se fait par ailleurs un devoir de démocratiser le droit.

Assise à son bureau, Me Sophie Mongeon est entourée de piles de dossiers. Chaque minute à son horaire est efficacement occupée. Elle mène de front plusieurs dossiers cruciaux et intervient dès qu’il y a injustice. Elle est la voix des personnes vulnérables, souvent démunies, contre la machine gouvernementale. En janvier, elle s’est exprimée pour eux à l’Assemblée nationale contre le projet de loi 84 qui réforme le Régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).

Quand elle a été approchée pour faire partie des Audacieuses, elle a exprimé un refus net. « Je suis actuellement au top de ma carrière, je porte plusieurs dossiers, j’ai un horaire très chargé. Je ne peux pas me faire raser les cheveux, ça va briser mon estime de moi qui me permet de mener à bout mes projets politiques », a-t-elle répondu. Elle a néanmoins pris le week-end pour y penser.

Dans la tempête

Mère de deux adolescents, Sophie Mongeon comprend bien la tempête dans laquelle se retrouvent les parents d’enfants atteints de cancer. À 17 ans, son fils a reçu un diagnostic de leucémie. C’était en 2019. « Un soir, il est venu me voir inquiet. Il avait des bleus partout. Le lendemain, il avait des prises de sang et trois jours plus tard, il rentrait au CHU Sainte-Justine. On pense que ça n’arrive qu’aux autres. Cette fois, c’était nous », raconte-t-elle. D’un coup, son armure de femme forte s’est ébréchée et elle a été envahie par un tsunami d’émotions où s’entremêlaient colère, tristesse et peur.

Son fils, qui souhaite rester dans l’ombre, est actuellement en traitement. Il est contrôlé et poursuit ses études collégiales. « Si mon fils va bien et qu’il est vivant aujourd’hui, c’est parce qu’il prend 18 pilules par jour, c’est parce que des gens ont travaillé et donné pour faire avancer la recherche. » Leucan occupe, on s’en doute, une place spéciale dans son cœur.

Se mettre à nu

N’empêche, l’avocate craint énormément l’image que lui renverra son miroir après le rasage. « Ce ne sera pas facile. J’approche de la cinquantaine, j’ai parfois des boutons que je cache avec mes cheveux. Je ne pourrai plus me cacher. Cette semaine, je suis sortie de la douche et je me suis mise à pleurer. C’est bien de recevoir de l’attention pour ce geste, mais quand je vais me retrouver seule dans ma salle de bain, sans maquillage et les yeux bouffis par ma semaine de travail, je vais me trouver toute nue face à mon âme. » Seule, elle n’aurait jamais osé passer à l’action. Avec les Audacieuses, c’est différent. « J’ai l’opportunité de contribuer à un mouvement. Je les trouve plus courageuses que moi. »

Comme elle prévoit toujours deux coups d’avance, elle a commandé des accessoires pour la tête personnalisés. « J’aide déjà l’entreprise québécoise Cochic, qui fait des masques et des écharpes. J’y ai une collection, 10 % va à Leucan. Ils vont me faire des accessoires de tête colorés que je porterai publiquement. Sur TikTok, je vais tout de même faire une capsule ou deux en montrant ma tête rasée pour aviser ma communauté de ce que je fais. »

Voir grand, viser gros

Avant de se lancer dans l’aventure, elle a dressé sur papier une liste des avantages et des inconvénients à être des Audacieuses. Elle a réalisé à quel point sa visibilité pourrait aider la cause. L’avocate a des chroniques régulières à la radio, elle offre des services a un gros syndicat et elle compte 23 000 abonnés sur TikTok. « Je faisais la liste de tous les milieux où je pouvais solliciter des appuis, des dons, où je pouvais diffuser le message. Ça aurait été purement égoïste de ma part de ne pas embarquer ! »

Parce que le geste n’est pas banal, elle vise le grand coup. « C’est un gros don de soi, je ne me ferai pas raser pour 10 $ ! Je veux que ce soit rentable, j’aborde ce projet comme une entreprise. Je veux qu’on atteigne le plus grand nombre. Je veux aussi sensibiliser les gens à la cause et aider. De toute façon, c’est ce que je fais dans la vie. Ça ne me dénature pas, ce n’est qu’une bataille de plus ! »

Photographe, Andréanne Gauthier; stylisme, Simon Venne (Judy Inc.); mise en beauté, Alper Sisters (Teamm Agency)